La France estime que le service de sécurité russe FSB est à l’origine d’une campagne au cours de laquelle des graffitis en forme d’étoile de David ont été peints sur des bâtiments à Paris et dans ses environs à l’automne dernier, a indiqué vendredi une source française.
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Les procureurs français ont rapporté en novembre que 60 de ces étoiles avaient été découvertes dans la capitale et ses banlieues environnantes quelques semaines après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les graffitis étant interprétés comme une menace pour les Juifs.
Un couple moldave a été arrêté dans cette affaire et leur responsable présumé, un homme d’affaires moldave pro-russe, a été identifié, selon la source qui a connaissance de l’enquête et qui a requis l’anonymat.
La Moldavie était une république soviétique avant son indépendance en 1991.
La DGSI, la DGSI, estime que l’opération était dirigée par la cinquième division du FSB chargée des opérations internationales, a indiqué la source, citant une note interne secrète révélée pour la première fois par le journal Le Monde.
Le FSB est la principale agence qui a succédé au KGB de l’Union soviétique.
La procureure de Paris, Laure Beccuau, a déclaré lors de l’enquête de l’année dernière que les barbouillages avaient été effectués à la « demande expresse » d’une personne résidant à l’étranger.
Les graffitis, qui pour certains ont rappelé des souvenirs de l’occupation nazie de Paris pendant la Seconde Guerre mondiale et de la déportation des Juifs vers les camps de la mort, ont été condamnés par tous les bords politiques.
Elisabeth Borne, alors première ministre, a condamné ce qu’elle a qualifié d' »actes ignobles ».
L’Union des étudiants juifs de France a déclaré qu’elles avaient été conçues pour refléter la manière dont les Juifs étaient forcés de porter les étoiles par le régime nazi.
Dans la banlieue de Saint-Ouen, les étoiles étaient accompagnées d’inscriptions telles que « La Palestine vaincra ».
Le Monde a déclaré que l’opération présumée du FSB faisait partie d’une campagne de désinformation plus large qui visait également la Pologne, l’Espagne, l’Allemagne, la Roumanie et l’Autriche.
La DGSI appelle à la vigilance
Dans une récente note consultée vendredi par l’AFP, la DGSI a exhorté les forces de police françaises à signaler même les « signes faibles » d’une potentielle « subversion » russe, tels que le vandalisme, les graffitis, les affiches, les autocollants et les tracts, qui visent généralement à « amplifier les divisions ». » dans la société française.
La guerre au Moyen-Orient a commencé après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre, qui a fait environ 1.160 morts en Israël, pour la plupart des civils, selon un décompte officiel de l’AFP.
Des militants du Hamas ont également pris des otages, dont 130 restent à Gaza, dont 30 présumés morts, selon Israël.
Depuis, les bombardements incessants d’Israël ont tué au moins 29 514 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le dernier décompte du ministère de la Santé de Gaza.
La France reproche à la Russie son ingérence dans plusieurs domaines.
Jeudi, le ministre de la Défense Sébastien Lecornu a déclaré que les pilotes de l’armée de l’air française avaient été menacés d’attaque par les forces russes lors de missions de patrouille dans l’espace aérien international.
Ses remarques étaient les dernières d’une série d’accusations françaises de comportement agressif de la Russie, notamment de cyberattaques présumées et de propagande dirigée contre la France.
Le gouvernement du président Emmanuel Macron est un important fournisseur d’armes et d’aide à l’Ukraine, qui lutte depuis deux ans contre l’invasion russe.
Macron a déclaré le mois dernier que la priorité de l’Europe devait être de « ne pas laisser la Russie gagner ».
(AFP)