Don Martin : Un système de santé défaillant au Canada

S’il vous plaît, ne suivons pas la même vieille formule.

Ce serait le traditionnel défilé de micros des premiers ministres se plaignant à la télévision nationale d’avoir la responsabilité constitutionnelle de fournir des soins de santé sans un partenaire fédéral entièrement payé.

Cette mascarade serait suivie par le Premier ministre déclarant sa version d’un correctif de financement pour une génération, qui n’achètera en fait que quelques années de calme avant que les maux de ventre ne s’intensifient et que la prochaine crise des soins de santé ne commence.

Mais, malheureusement, cela semble être le scénario mis en place pour la première ronde de négociations sur les soins de santé de mardi, où le premier ministre Justin Trudeau, qui a cruellement besoin d’une victoire politique à tout prix ces jours-ci, devrait fournir des milliards de nouveaux et un financement conditionnel aux provinces et aux territoires avant que tout ne redevienne normal. C’est-à-dire cassé.

Il n’y a bien sûr pas de solution monétaire du jour au lendemain au problème insoluble de prendre soin d’une population de plus en plus âgée et en mauvaise santé avec des dollars en baisse par rapport à la demande et à l’inflation croissantes.

Chaque enquête sur l’amélioration des soins de santé au cours des cinq dernières décennies a reconnu et recommandé des réformes urgentes. Mais les trois sages – Emmett Hall, Michael Kirby et Roy Romanow – ont vu leurs recommandations vieilles de plusieurs décennies pour une meilleure efficacité, moins d’administration descendante, une meilleure rémunération à l’acte et des changements dans la façon dont les médecins sont payés, tous conservés à l’intérieur d’un système à payeur unique, fondamentalement poussiéreux.

Et des réalités contre-productives séculaires demeurent – ​​et s’aggravent.

« UN CYCLE VICIEUX »

Sans amélioration des soins à domicile, vous ne pouvez pas alléger la pression sur les soins de longue durée. Si vous ne pouvez pas développer des soins de longue durée décents, vous ne faites que remplir les hôpitaux de personnes qui ne devraient pas être là. Lorsque les lits d’hôpitaux réguliers sont pleins, les patients débordent des salles d’urgence. Et cela laisse les ambulanciers paramédicaux coincés avec des patients, certains avec des affections mineures, jusqu’à ce qu’un médecin surmené trouve un lit dans le couloir afin qu’ils puissent retourner à leurs ambulances dont ils ont besoin de toute urgence.

Et ainsi de suite, un cercle vicieux avec des Canadiens malades qui meurent pour de meilleurs soins.

Même lorsque les ressources en personnel pourraient être adéquates, elles sont gaspillées. Des millions de Canadiens se bousculent pour trouver des médecins de famille, par exemple, mais ces médecins sont obligés de consacrer beaucoup trop de temps à la paperasserie plutôt qu’aux patients. Et ils travaillent selon un barème de rémunération qui récompense le fait d’amener des patients dans leur bureau pour un rendez-vous rémunéré, même lorsqu’un message texte non rémunéré ou une réponse par e-mail suffirait.

Pendant ce temps, la spécialisation des médecins est généreusement récompensée, contrairement à la médecine familiale et à la psychiatrie, malgré une formation similaire. Un avenir en suspens en tant que médecin généraliste dans le Canada rural, où les heures seraient longues et les vacances courtes, est difficile à vendre à l’école de médecine.

Et pourtant, qu’y a-t-il dans le domaine politique avant le sommet de mardi ? Oui, cinq alarmes se déclenchent à propos de la privatisation.

Un tel gaspillage d’air politique brûlant qui est. Si vous ne pouvez pas accéder à une salle d’urgence et que vous n’avez pas de médecin, vous vous dirigez vers une clinique sans rendez-vous qui est, comme la plupart des médecins de ce pays, une entreprise privée.

Si vous avez besoin de soigner une hernie en Ontario, il y a de fortes chances que vous vous joigniez aux 7 000 autres personnes qui se rendent à l’hôpital privé Shouldice chaque année.

Si vous avez besoin d’une chirurgie de la cataracte en Alberta, vous irez probablement au centre privé Gimbel Eye.

Et si vous voulez qu’un diagnostic ou une analyse soit effectué rapidement à Montréal, sortez votre carte de crédit et vous passerez en tête de file en quelques jours.

La privatisation est un croquemitaine vintage. Non seulement une procédure couverte par le gouvernement dans une clinique privée ne viole pas la Loi canadienne sur la santé, mais un récent sondage montre que le public ne considère plus l’utilisation d’un fournisseur à but lucratif comme la hache qui s’abat sur la vache sacrée de l’assurance-maladie.

Nous espérons donc que le défilé politique de mardi se déroulera dans des directions non traditionnelles, les premiers ministres acceptant les conditions d’un règlement fédéral équitable pour réformer, rationaliser et améliorer ce système en difficulté.

Le gouvernement Trudeau a correctement identifié les domaines prioritaires où l’argent devrait aller et a raison d’exiger un moyen de lier leur contribution à de meilleurs résultats. En cas de succès dans ces négociations, la réalisation phare de Trudeau attend.

Les premiers ministres, à leur tour, comprennent qu’ils sont confrontés à une population fatiguée et vieillissante qui considère la réparation des soins de santé comme une demande non négociable et déterminante pour le vote.

Les chances que mardi se termine avec le plan d’améliorations réalistes à long terme ne sont que légèrement meilleures que de croire que le ballon chinois recueillait simplement les températures atmosphériques, mais il est clairement temps que le rêve de l’assurance-maladie vieux de 50 ans en tant que droit de naissance canadien cesse d’être un tel cauchemar pour tant de patients.

C’est la ligne du bas….