Don Martin: La connexion Kiwi à la cartographie de la retraite de Trudeau

Lorsqu’il s’agit de trouver sa bretelle de sortie, le premier ministre Justin Trudeau a une nouvelle feuille de route pour la retraite.

De l’autre côté de la planète, un premier ministre féministe autrefois populaire, qui a lutté contre les violentes manifestations d’obstruction au Parlement contre la politique pandémique, a divisé la population sur son statut de vaccination, s’est battu pour verdir les industries des ressources et a lutté contre une économie qui gonflait dans la récession, a l’a appelée à cesser juste au moment où une année électorale se lève avec ses chiffres de vote dérapant à la baisse.

Ce scénario étrangement familier à la Trudeau marque le règne de la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, qui prendra fin après cinq ans au pouvoir.

Mais sa démission le 7 février contraste fortement avec Trudeau sur un point clé: Ardern sait qu’elle a dépassé sa date de péremption et est partie avant que l’électorat ne puisse émettre un feuillet rose lors du vote d’automne.

Trudeau, si les chuchotements scénarisés du personnel du premier ministre reflètent sa pensée réelle, semble peu enclin à suivre son exemple et prévoit de se battre pour un quatrième mandat pour atteindre dix ans au pouvoir.

Ceci malgré de nouveaux sondages plaçant les libéraux cinq points en dessous des conservateurs sous Pierre Poilievre, la popularité libérale étant sur le point d’être mise à rude épreuve par un plan de transition vers une industrie verte comportant de lourdes pertes d’emplois dans une économie qui commence à s’essouffler.

C’est là que le modèle Ardern pour les sorties stratégiques devrait retenir l’attention de ce premier ministre.

Élue comme l’un des plus jeunes Premiers ministres de l’histoire du pays, Ardern a été acclamée dans le monde entier pour sa gestion du massacre de la mosquée de Christchurch, les retombées mortelles d’une éruption volcanique mortelle et certaines des mesures de confinement pandémique les plus sévères au monde.

Mais l’éblouissement n’a pas duré longtemps dans son propre pays, car les électeurs se sont lassés de voir leur grand communicateur livrer un bilan moindre. Avec ses chiffres de popularité réduits à des niveaux de simple mortel, Ardern a choqué son pays en se déclarant épuisée et prête à passer à autre chose sans héritier apparent en vue.

Ce qui nous ramène à Trudeau, qui semble lui-même légèrement épuisé en montrant peu d’enthousiasme pour le travail au-delà des annonces de financement tout en évitant les premiers ministres qui ne lui plaisent pas et en gardant ses propres ministres et députés libéraux à distance.

L’ancien ministre des Finances, Bill Morneau, l’a révélé sans détour dans son récit de la vie ministérielle sous Trudeau, qui vient d’être publié.

Morneau a une vision brutale de la performance de Trudeau, le dépeignant comme un leader léger qui sacrifie une gestion sérieuse et des restrictions budgétaires « sur l’autel de l’image et de la présentation » et opte pour des gros titres faciles plutôt qu’une politique budgétaire saine.

C’est une vision dévastatrice de ce cabinet du premier ministre et cela amplifie l’image de Trudeau en tant que force tout-chapeau-pas-de-bétail de personnalité unique, une perception qui le hantera jusqu’aux prochaines élections.

Bien sûr, armé de deux autres années de soutien promis par le NPD à son gouvernement, Trudeau a le temps pour les gens d’oublier tout ce que Morneau a révélé pendant qu’il trace la meilleure voie vers une retraite politique lucrative.

Mais l’ancien ministre du Cabinet de l’Alberta, Gary Mar, fait valoir un bon point, en utilisant l’analogie du hockey selon laquelle la retraite idéale est celle où le joueur aurait pu revenir pour une autre saison sous les applaudissements populaires.

Le risque pour Trudeau est de devenir un autre des « nombreux exemples de politiciens fédéraux et provinciaux qui ont participé à trop d’élections et se sont retrouvés à partir non pas en tant que gagnant mais en tant que perdant », a averti Mar sur Power Play de CTV cette semaine.

C’est un risque que Trudeau n’a pas à prendre.

Avec trois élections remportées, Trudeau a un bilan électoral supérieur à la moyenne. Et bien qu’il y ait encore un chemin vers la réélection dans les prochaines années, la route vers un mandat majoritaire tout-puissant semble devoir se terminer sans issue avec, au mieux, une autre minorité libérale qui lutte pour faire passer son programme.

La démission surprise d’Ardern est l’acte d’un politicien intelligent créant un héritage qui se termine par une séquence de victoires.

Comme Ardern, la gestion précoce de la pandémie par Trudeau a été un exercice de communication rassurant où les mesures d’isolement sévères ont été plus faciles avec une aide importante du soutien du gouvernement.

Mais comme Ardern, ses meilleurs jours sont sans doute derrière lui.

Malgré l’ampleur scandaleuse de la dette, les incendies sur le point d’être allumés par les pertes d’emplois dans les ressources dans les Prairies ou ces alarmants monstres du contrôle du cabinet du premier ministre qui empêchent même le premier ministre de Trudeau, il y a encore des chances que ce premier ministre puisse entrer dans un autre mandat.

Mais Trudeau se rapproche terriblement de son moment Ardern, ce point de fuite ou de fuite à partir duquel il peut encore tirer sa révérence et laisser ses électeurs, son cabinet et son caucus applaudir pour plus.

C’est la ligne du bas…